La crise économique islandaise
La sortie de crise de l’Islande : Les mesures prises
Les sanctions (banques)
Passé le plus dur de la crise, vient le temps de la recherche des responsabilités. La mesure la plus directe a été de punir, avec modération, le pouvoir politique et certaines banques en les condamnant. L’unique politicien poursuivi sera le premier ministre Geir Haarde qui exerçait au moment du krach. Il sera condamné pour une formalité mais pas sanctionné. Du côté des banquiers, les trois principales banques d’Islande (Glitnir, Landsbanki, et Kaupthing) sont nationalisées et les dirigeants de celles-ci sont montrés du doigt. Le directeur de Landsbankin va même aller jusqu’à dire qu’il n’est pas responsable de cette crise, qu’il n’a rien fait pour que cela arrive, et il va aussi snober les manifestants qui expriment leur colère devant la porte de son entreprise. Quelques spéculateurs, dont celui-ci, ont été condamné pour l'instant, uniquement ceux qui ont fraudé, mais de nombreux dossiers restent ouverts.
- Pensez-vous que le 1er ministre (Geir Haarde) a été efficace pour sortir de la crise ?
“Le premier ministre a été remercié amèrement pendant son mandat, il a été viré aux dernières élections, battu a plat de couture. Il a été efficace mais n’a pas prit des mesures populaires comme quand il a fait des divisions de budget. Le gouvernement en phase d’être nommé juste après promettait monts et merveilles comme la gratuité des services et la disparition des taxes. Après avoir été élu il n’a pas remplit ses engagements.”
L'affaire Icesave :

Icesave est une banque sur internet et une filiale de la banque Landsbanki. Ses principaux clients ne sont pas islandais mais anglais et néerlandais. Lors de la crise de 2008, elle cesse toute ses activités et ses actifs sont gelés par le gouvernement islandais. Ses clients perdent de l’argent et affectent l’Angleterre et les Pays-bas. On passe d’une crise économique à une crise diplomatique.
Voici une chronologie des faits de cette affaire :
Octobre 2008
En premier lieu, après la nationalisation des trois principales banques islandaises dont Landsbanki, la filliale Icesave annonce la suspensions des ses comptes. En réaction à cette mesure Londres bloque les avoirs de la branche locale d’Icesave. Les gouvernements britanniques et néerlandais remboursent les clients endettés d’Icesave via leur propre fonds de garantie des dépôts pour éviter une panique générale. Ces gouvernements se retournent donc vers l’Etat islandais pour se faire rembourser eux aussi car ils ont payé l’erreur de l’Islande.
Août 2009
Un an après le parlement islandais adopte une loi permettant de rembourser ses dettes envers l’Angleterre (2,7 milliards d’euros) et les Pays-Bas (1,3 milliard d’euros) sous certaines conditions comme le fait que les paiements ne doivent pas dépasser une certaine proportion du PIB.
Décembre 2009
Ensuite, l’Althing (le parlement islandais) vote une deuxième loi plus contraignante que la première. L’Islande est soumise à une pression importante de la Grande-Bretagne qui la menace notamment de bloquer son adhésion à l’Union Européenne, mais aussi du FMI et de plusieurs chefs d’Etat. Tous lui font du chantage, l’Islande risque gros si elle ne rembourse pas les sommes débloquées pour rembourser les dettes d’icesave. Suite à ce second texte, les islandais sont en colère et le président soumet donc sa validation à un référendum.
6 mars 2010
Après le dépouillement des votes, le résultat est sans appel les Islandais répondent non en grande majorité à 93.2%
Février 2011
Ólafur Ragnar Grímsson, président de l’Islande, choisit de nouveau le référendum pour sonder la population sur l’adoption par le parlement d’une nouvelle loi à propos d’Icesave.
9 avril 2011
À l’issue du référendum les islandais votent contre l’adoption du texte à 59.1%
Septembre 2011
Finalement Landsbanki confirme pouvoir rembourser ses dettes, du moins partiellement.
L’affaire devrait bien se terminer si les investisseurs étrangers sont remboursés.
Les réformes budgétaires
Face à l'hécatombe de 2008, le gouvernement a adopté de nombreuses réformes budgétaires. Celles-ci ont été très directes et précises. Il a d’abord choisit d’être sélectif dans ses renflouement, c’est-à-dire, de rembourser en priorité les investisseurs étrangers ayant perdu de l’argent auparavant. Écouter le peuple est un autre engagement prit par le gouvernement pour éviter les manifestations et l’encourager à accepter la situation tout en se soutenant, en étant solidaire. Il a fallut couper dans les dettes, c'était une priorité de les réduire au maximum en incitant les banques à diminuer leurs créances pour sauver les ménages les plus endettés de la faillite. Des mesures similaires sont prises pour les PME, tandis que les spéculations, destructrices dans la crise, sont proscrites. L'Islande est aujourd'hui sur le chemin du redressement. Cependant, l'île n'a pas pu éviter un plan d'austérité, sous la pression du FMI. Un plan d’austérité est une politique économique de rigueur budgétaire visant à rembourser les dettes de l’Etat et donc son déficit public en ayant recours à des mesures strictes comme une hausse de l'impôt, des taxes, une hausse des taux d’intérêts, etc… “Nous avons protégé les ménages les plus modestes.” dit le président de l’Islande en février 2013 dans une interview au journal l’Observateur. En effet, l’Islande va essayer de soulager les ménages en annulant une partie de leur dette ce qui va coûter environ 900 million d’euros au gouvernement. Celui-ci ne va pas compenser cette annulation en taxant les ménages mais il va plutôt choisir de taxer les banques locales. Comme le dit le président islandais actuel : “Nous avons laissé les banques faire faillite”. Le gouvernement a considéré les banques comme des entreprises normales et a estimé que celles-ci n’étaient pas plus importantes que les autres sociétés.
- Quelles mesures ont été mises en place pour s’en sortir ?
“Pour sortir de la crise, l’Islande doit recourir à des mesures très directes. En effet, le gouvernement va tout faire en sorte pour éviter une récession. Les budgets de l’Etat vont être réduits, les salaires bloqués, ce qui va toucher la fonction publique. La principale mesure du gouvernement en place a été de bloquer la monnaie, ce qui a empêché la couronne islandaise de sortir d’Islande et a donc protégé la fuite des capitaux. Un certains protectionnisme a été effectué pour empêcher la monnaie islandaise de s’effondrer. Il est impossible de sortir de l’argent d’Islande et cela persiste encore aujourd’hui, ce qui a permit de sauver leur économie. Le tourisme devient la 1ère activité économique, devant la pêche, et rapporte beaucoup d’argent pour renflouer les caisses de l’Etat.”
Ensuite, la Banque centrale d'Islande, va garder des taux d’intérêt élevés (15,5 % le 10 avril 2008) afin de contrer l’inflation. En effet, si la demande est supérieur à l’offre les entreprises n’auront pas la capacité à y répondre et les prix augmenteront. La masse monétaire, c’est-à-dire la quantité de monnaie en circulation, est un facteur d’inflation car si elle augmente cela aura pour conséquence une augmentation rapide de la demande car les agents économiques auront plus d'argent à dépenser grâce à des crédits accordés par les banques pour consommer et pour investir. Cette rapide hausse de la demande risque de provoquer de l’inflation car la demande sera supérieure à l’offre. C’est pour cela que pour réduire cette inflation il faut limiter la demande en augmentant les taux d’intérêt. De plus, la hausse des taux d’intérêt va rendre le pays concerné plus attractif pour les investisseurs étrangers qui vont alors venir dans le pays pour profiter de placement plus rentables. La monnaie de celui-ci va donc être plus demandée et va s’apprécier. La Banque centrale islandaise a donc tout avantage à garder des taux d’intérêt élevés.

On remarque que la dette publique augmente nettement de 2007 à 2010 puis se stabilise en 2011. On est passé de 53.3% du PIB à 127.3% en l’espace de 4 ans.
Source : Bloomberg OCDE